Faux-soi

16/02/2018

Si l'on nous fait un reproche, nous boudons, exaspérés d'être confrontés à une image négative de nous qui nous rebute et qui donc, selon nous, ne peut qu'être fausse.

Nous nous efforçons de nous présenter sous un jour agréable quitte à mentir inconsciemment sur nos goûts ou sur nous-mêmes. Nous nous conformons à des attentes extérieures par besoin que l'on nous renvoie une image de nous positive. Nous ne nous positionnons pas avec authenticité. Nous clamons avoir des qualités que nous n'avons pas. Si nous rencontrons des difficultés, nous avons tendance à en reporter la faute sur autrui.

Bref, nous sommes persuadés d'être meilleurs que nous sommes vraiment et nous ne voulons surtout pas que quoi que ce soit brise cette image réconfortante que nous nous sommes forgés de nous-mêmes. Paradoxalement cette auto-glorification ne nous empêche pas de douter de nous, de nous haïr secrètement et de nous auto-flageller - ce qui la rend d'autant plus difficile à identifier - . Bien qu'opposés en apparences, les deux processus révèlent un besoin de fonder une image de soi stable et de s'y attacher fermement de peur de se fragmenter.

Les personnes qui entreprennent un travail de développement personnel le font soit pour aller mieux, soit pour débusquer ces zones d'ombres qui les aveuglent sur des parties d'elles-mêmes. Elles apprennent alors à rire de s'imaginer plus élégantes, plus spirituelles ou plus intelligentes qu'elles ne sont réellement et prennent les critiques, quand elles sont justes, comme des pistes d'amélioration et non comme des piques intolérables. Dans le zen, on dit qu'elles sont au-delà de l'ego, un état que personne n'atteint jamais définitivement, ni parfaitement, mais dont la quête évite de sombrer dans trop d'illusions sur soi.

Si la plupart d'entre nous sont tellement en colère quand nous sommes confrontés à nos failles véritables c'est que nous avons tous l'envie de bien faire. Ne l'oublions pas, Hitler a commis son génocide, dans son esprit, pour le bien de tous : il était tout aussi persuadé que chacun d'entre nous d'être profondément bon alors même que son impact a été l'un des plus dévastateur qui soit. Contrairement à la naïve conviction répandue à son sujet, il n'a pas agi parce qu'il voulait faire le mal mais parce qu'il était certain qu'il allait faire le bien. Comme la plupart d'entre nous, il n'était pas capable de distinguer entre son intention positive et la nature immonde de ses actes. Combien d'entre nous sommes nous-aussi persuadés de dire ou d'agir pour le bien d'autrui alors même que nous ne nous sommes jamais interrogés sur nos intentions subconscientes et sur leurs effets ? Quand nous assénons, par exemple, ce que nous pensons être leur quatre vérités à nos proches, nous nous glorifions alors intérieurement d'être incroyablement lucides sur eux et d'avoir la généreuse intention de vouloir les faire progresser, mais n'est-ce pas en fait, parfois, la jalousie qui nous anime ou une agressivité refoulée ?

L'intention de chacun est toujours consciemment de bien faire or souvent nous faisons du tort aux autres en raison de conditionnements, de pulsions et d'intentions que nous n'osons pas nous avouer à nous-mêmes. C'est particulièrement dérangeant car nous voudrions toujours avoir un impact positif

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